samedi 29 août 2009

Le prix à payer

Nous voilà Samedi 29Août 2009... à deux jours de la rentrée scolaire... une année de plus, un nouveau lycée, de nouveaux élèves, une nouvelle administration et organisation de travail. Mais avant d'affronter tout ça, vient de se dérouler le trajet du retour vers l'académie du Chef.
9h de route utile à ruminer l'été qui vient de s'écouler, penser aux gens que Le Chef a laissé dans le Sud, à ressasser les souvenirs de vacances, ces moments passés avec les gens qu'il aime, qui lui manque tout au long de l'année et qu'il a hâte de retrouver à chaque vacances scolaires. Tout ça pour au final, retrouver un appartement vide, poussiéreux, sentant le renfermé, ainsi qu'une ville dans laquelle il se sent triste, qui est à l'opposé de la sienne.
Le Chef n'a pas grand chose à dire à ce sujet. Il vient d'entrer dans la période tristesse et dépression qui rime avec chaque retour dans cette région et qui lui semble bien plus forte cette année. Rien de bien inquiétant, mais une période nécessaire pour qu'il puisse se remettre dans l'ambiance de sa vie dans le Nord.
Mais il semble important au Chef de rappeler qu'il aime son métier, qu'il reconnait avoir beaucoup d'avantages dans sa vie de prof, mais que le prix à payer reste lourd : tout abandonner derrière soi.

Tu me manques...

jeudi 27 août 2009

Gratin Dauphinois... For ever!

Un beau jour d'été 2009, Le Chef a reçu dans son casier une convocation, pour être jury examinateur à l'épreuve de pratique professionnelle de cuisine des examens BAC PRO, d'une durée de 5 heures. Envahi tout d'abord par la joie de faire son travail, puis soudainement trés perplexe à l'idée de faire 120Km pour examiner une dizaine d'élèves, Le Chef s'est raisonné.
Le D-Day, Le Chef trés matinal (passons...) prends sa voiture et arrive au lycée où se déroule les examens.
Lycée trés beau, implanté dans un chateau du 18e, avec des locaux professionnels d'une rare fonctionnalité et des matériels en trés bons états. Le Jury était constitué de 4 profs de cuisine de l'académie, ainsi que 4 professionnels du secteur de la restauration. L'acceuil fût trés chaleureux. Rien à en redire.
Lors du début de l'épreuve, Le Chef commenca à faire un petit tour dans la cuisine pour évaluer les candidats, noter les différentes erreurs ou bonnes actions qu'ils ont réalisés, et s'interesser à leurs techniques de préparations.
Soudain, surgit derrière les vapeurs des fourneaux, le candidat n°7... En observant son poste de travail, Le Chef s'apperçut, que ce fameux candidat, avait choisi de faire bouillir ses aubergines dans de l'eau salée et avec un couvercle. Chose à ne faire sous aucun prétexte, car l'aubergine est une éponge qui perd sa saveur et sa texture dans l'eau. Le Chef à rapidement donné conseil au candidat n°7 en toute discrétion et tout gentiment. Le candidat soulagé de voir qu'un jury pouvait être sympathique et donner des conseils même le jour d'un examen, a remercié Le Chef et lui a assuré qu'il allait rectifier sa technique.
Quelques instants plus tard (1h), l'erreur n'étant toujours pas corrigée, et les aubergines continuant à se gorger d'eau, Le Chef a répété au candidat, d'un ton légèrement plus sec, qu'il fallait absolument rectifier le tir sous peine de points en moins pour erreur sur une technique de base. Le candidat n°7 voyant l'heure tournée, répondit de façon trés évasive "oui oui je m'en occupe Chef". Autant dire va te faire voir!
Finalement arrive le moment fatidique de la fin de l'examen où les candidats commencent à sérieusement stresser et font un peu n'importe quoi. C'est le moment que Le Chef préfère car comme l'on dit dans le jargon de cuisinier, c'est le moment où l'on est dans le "jus". Le moment où l'on est débordé par le travail restant à finir et que tout cuisinier, aimant son métier, attend avec impatience. Le Chef s'approcha sur ses pattes de velours, du fameux candidat n°7 et de ses aubergines désormais désintégrées dans l'eau. Il lui fît la remarque, une dernière fois, lui disant :
"Tu vois comment réagissent les aubergines dans de l'eau. A l'avenir tu écouteras les personnes compétentes et j'espère que tu retiendras cette leçon. En attendant tu viens de perdre inutilement des points le jour de ton examen."
Etant assez fier de nature et de part la situation où Le Chef avait raison (encore une fois!^^), il n'a pas eu le temps d'observer les actes du candidat n°7, alors que celui-ci était en train de sortir un gratin Dauphinois du four disposé dans un trés beau poêlon en cuivre à une température de 250°C. Le candidat n'ayant visiblement pas trop apprécié le manque de modestie et oubliant que Le Chef était jury et son supérieur hiérarchique, a jeté "délicatement" son gratin Dauphinois à 250°C (qui avait l'air réussit), sur la belle et forte main du Chef...
La première réaction a été d'avoir mal, pour laisser ensuite place à une montée de rage vis à vis du candidat n°7. Et d'un ton trés agressif, supérieur, hotain et méchant, Le Chef pourrissa le candidat lui expliquant que les deux principales qualités d'un cuisinier était la patience et la maitrise de soi et qu'en l'occurence il n'en avait aucune des deux et que la note à son épreuve de cuisine serait de 0/20 (note éliminatoire) et que grâce à l'appui d'un courrier au rectorat de l'académie, il serait privé d'examen durant 5 ans.
Le Chef étant un sanguin de nature (je vous rapelle que la principale qualité du cuisinier est la maîtrise de soi...^^), la note de 0/20 a été maintenue, mais aucune lettre, le sanctionnant encore plus qu'il ne l'a été en ratant son BAC.
L'accident a eu lieu début Juin, on en voit encore les trâces à ce jour...

Un vrai conte de fée... ou pas!

Il était une fois, un jeune homme, que l'on nommera Le Chef, originaire du grand Sud de la France, et qui avait une passion dans la vie : la Pâtisserie. Cette passion était tellement forte qu'il a décidé d'en faire son métier. C'est donc tout naturellement qu'il a intégré un lycée hôtelier du Sud de la France à l'âge de 15 ans en vue d'être le plus grand pâtissier du Monde voire de la Galaxie. J'ai omis de préciser que Le Chef à toujours été très modeste!
Après avoir décroché son BTS art de la table et génie culinaire, il a travaillé dans de grandes maisons renommées un peu partout en France (Loire, Paris, Côte d'azur, Sud Ouest...), où il a décidé de se spécialiser dans la haute gastronomie. Il ne jura plus que par la cuisine de Luxe.
Ayant travaillé quelques temps dans la restauration, il a vite réalisé que la vie privée était quasi-inexistante mais que sa passion n'était en rien altérée. Par conséquent il a décidé de reprendre ses études pour accéder à l'IUFM (Institut Universitaire de Formation des Maîtres) pour devenir prof de cuisine dans un lycée professionnel.
Mais pourquoi? Pourquoi vouloir devenir prof? Pour les vacances? Pour les 18h de travail par semaine? Pour le salaire? Et bien non... que d'illusions! Tout simplement Le Chef avait envie de transmettre sa passion à de jeunes gens envieux d'apprendre. Il avait envie de faire naître en eux, juste un dixième de sa passion pour l'art culinaire, de voir leurs grands yeux pleins étoiles et qu'enfin, ils puissent se dire : "J'ai trouvé ma voie dans la vie... je veux devenir cuisinier".
Après avoir brillamment obtenu son CAPLP (Certificat d'Aptitude de Professeur en Lycée Professionnel), il a vite déchanté... car quand le commun des mortels pense "Prof", on pense vacances, belle vie, farniente, fonctionnaire... mais on oublie MUTATIONS!!! Et oui... voilà que Le Chef a appris qu'il devra quitter sa région sudiste pour être muter dans une région du grand Nord... Une référence? bienvenue chez les ch'tits? ... Il a donc tout quitté, famille, amis, vie sentimentale, appartement, rythme de vie et les habitudes du quotidien dans lesquelles il se sentait si bien pour déménager et tout reprendre à zéro dans une région à environ 1000km de la sienne.
Voici les prémices de l'histoire de ce blog où je vous raconterai ma vie de Sudiste dans le Nord, et ma vie de prof avec tout les avantages et les inconvénients qu'elle peut comporter.