mardi 27 octobre 2009

Métier à risques

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Hérault. Attaqué à son domicile, sa famille aspergée d'essence, il parvient à maitriser le braqueur qui succombe dans la bagarre.  
En parvenant à maîtriser son agresseur, qui trouvera la mort dans la bagarre, un professeur âgé de 44 ans, maître de conférences à l'Université Paul-Valéry de Montpellier, a certainement permis d'éviter un véritable carnage familial. Lundi soir vers 23heures, un jeune homme cagoulé, ganté, armé fait irruption dans la maison du professeur où il vit avec sa femme et son enfant de 13 ans, dans le quartier résidentiel De Fontcaude à Juvignac (Hérault). L'agresseur, dont on saura plus tard qu'il s'agit de Saïd, 26 ans, oblige les occupants du pavillon à s'allonger au sol, les asperge d'essence et menace de les faire brûler. C'est alors que l'enseignant se jette sur l'homme pour le désarmer. Dans la bagarre le professeur prend le dessus et c'est l'agresseur qui finit par succomber. « S'il n'intervient pas comme il l'a fait, c'est toute la famille qui est tuée dans des conditions atroces.

Ce jeune homme est arrivé avec une arme, des menottes, de la cordelette, et trois litres d'essence. Ce n'était pas un simple cambriolage. Il n'était pas venu ici par hasard » explique Me Jean Robert Phung l'avocat du professeur. En effet on découvrira rapidement que l'agresseur, par ailleurs trois fois condamné pour violences, pourrait être un de ses anciens étudiants. Il ne s'agirait donc pas d'une tentative de cambriolage, notamment en raison des matériels utilisés par le braqueur (menottes, essence…) mais peut-être bien d'une vengeance. Pourtant, lorsque les enquêteurs ont retiré la cagoule de l'agresseur, le maître de conférence n'a l'a pas reconnu. Mais il semble bien que ce jeune homme ait été l'un de ses étudiants de sociologie en 2008.

« C'est une piste que nous vérifions actuellement. Il était effectivement inscrit comme étudiant de sociologie. Le professeur se souvient d'un étudiant qui était venu le voir dans son bureau pour qu'il lui remonte une note afin de ne pas être éliminé. Il avait refusé mais il ne fait pas la relation avec l'agresseur », indique Georges Gutierrez, le vice-procureur de la république de Montpellier.
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Article de La Dépêche du 22 Octobre 2009, par Christian Goutorbe. 

Lien ci-dessous, pour visionner une interview de Maitre Phung :

http://www.kewego.fr/video/iLyROoafIgle.html

Même si la légitime défense est privilégiée, les poursuites continuent.
Pour montrer votre soutien, voici un lien menant à une pétition créée par un collègue d'histoire-géographie du professeur en question adressée à M. Zarkozy et M. Chatel :

http://soseducation.com/fichiers/Mis_en_examen_pour_s_etre_defendu.htm


lundi 26 octobre 2009

Histoire de vacances!

L'image des enseignants n'est pas brillante... c'est un fait. On nous reproche une certaine feignantise causée par des horaires hebdomadaires qui paraissent, de l'extérieur, bien maigres, et des vacances scolaires un peu trop étendues.

Mais sait-on réellement d'où viennent ces vacances? Quelles sont leurs origines? De quoi se composent-elle? Tout autant de questions auxquelles Le Chef va tenter d'apporter une réponse!

L'article L. 521-1 du code de l'éducation nous informe qu'une "année scolaire comporte au moins 36 semaines réparties en 5 périodes de travail, de durée comparable, qui sont séparées par 4 périodes de vacance des classes". Ces périodes de vacances sont les suivantes :
Les vacances de la Toussaint qui s'étalent sur une semaine et demi. Elles sont généralement situées à la fin du mois d'Octobre et début du mois de Novembre.
Les vacances de Noël, longues de 2 semaines. Elles englobent les fêtes de Noël et le jour de l'an.
Les vacances d'hiver situées au mois de Février jusqu'à Mars, d'une durée de 15 jours.
Les vacances de Printemps, dernières vacances de l'année, durent 2 semaines.
Quant aux vacances d'été, encore surnommées les "grandes vacances", ne font pas partie des congés scolaires, mais marquent la rupture entre deux années.

A l’origine, les vacances rimaient avec  les principales manifestations religieuses du catholicisme, à l’exception des grandes vacances qui étaient liées aux activités rurales.
Dès 1231, le pape Grégoire II accordait des vacances pour les travaux agricoles. Ces vacances, qui ne devaient pas excéder un mois, portaient le nom  de « vendanges ».  En réalité, chaque établissement appliquait divers systèmes de vacances. L’ensemble des jours de congés scolaires suivait le calendrier des fêtes religieuses chrétiennes. Ces vacances avoisinaient 80 jours annuels. La Révolution et l’Empire édictèrent une réglementation unifiant les congés scolaires sur l’ensemble du territoire français.
Au cours du XIXe siècle, les congés scolaires vont peu à peu grignoter le temps de présence à l’école. C'est en 1800 que les seules vacances  accordées commençaient le 5 août, pour se terminer le 20 septembre. Ces vacances correspondaient à l’aide que les enfants devaient apporter lors des vendanges et de la moisson.  Il  faudra attendre 1860 pour que Napoléon III accorde  5 jours de vacances supplémentaires pour les fêtes de Pâques.
La IIIe République uniformise les congés scolaires des premier et second degrés (écoles, collèges et lycées) par un arrêté en date du 11 février 1939, à savoir, 2 jours à la Toussaint, 10 jours à Noël, de 1 à 4 jours pour Mardi Gras, 2 semaines à Pacques et 1 mois et demi de grandes vacances.
Ces 10 semaines de congés ont été accordées pour exaucer les vœux des populations paysannes. En 1950, environ la moitié de la population française exerçait encore une profession rurale. La moisson et les vendanges s’étalaient d’août à la fin septembre et exigeaient la présence de nombreux bras, dont ceux des adolescents scolarisés.
Cependant, l’instauration des congés payés, grande victoire du mouvement ouvrier de 1936 mené par Léon Blum, bouleverse complètement le calendrier scolaire. A partir de 1955, avec l'aisance économique accompagnant "les 30 glorieuses", de très nombreuses familles salariées partent en vacances dès le 1er Juillet, désorganisant ainsi la fin de l'année scolaire située entre le 1er et le 15 Juillet.
L’école doit suivre le mouvement amorcé. Dès 1960, la rentrée est avancée au 16 septembre et le début des grandes vacances est fixé au 28 juin en 1961.  C’est alors que les grandes vacances atteignent leur maximum, 10 semaines de congé. La population agricole étant encore importante, et la petite paysannerie ayant toujours besoin de l’aide des adolescents, la circulaire fixant le calendrier scolaire de l’année 1960/1961 précise qu'il est prévu  des autorisations d’absences entre les 15 et 30 septembre accordées par l’Inspecteur académique, sur demande des personnes responsables, aux enfants ayant au moins douze ans qui sont occupés aux travaux agricoles dans les départements viticoles compte tenu des travaux de vendanges.
Depuis 1981, les vacances se déchristianisent, les jours de congés liés au Mardi gras, deviennent les vacances d’hiver, celles de Pâques prennent la dénomination de vacances de printemps.
Sous l’impulsion des mouvements pédagogiques qui exigent un rééquilibrage des vacances scolaires, les "grandes vacances" devenues "vacances d'été", vont être amoindries avec l’extinction de la petite paysannerie française, soit 2 semaines de moins au profit des vacances de la Toussaint.
Cette nouvelle répartition suggérée au temps du ministère d’Alain Savary (1981/1984), repris par Jack Lang (1992/1993), tient compte, non seulement de l’intérêt des élèves, de la disparition du travail aux champs des adolescents, mais aussi des intérêts subtilement liés au tourisme. En effet, les mois de juillet et d’août ne peuvent être entamés sans risques de protestation  des corporations professionnelles ayant des activités touristiques d’été, d’où le maintien des 8 semaines de congés en été. En outre, les vacances d’hiver, anciennement liées au Mardi gras, ont permis le développement des stations d’hiver.

Au cas où vous ne l'auriez pas remarqué, Le Chef est en vacance, d'où les 30 apparitions du terme!


Dans un séjour paisible, asile de l'étude,
D'où le ciel a pour lui banni l'inquiétude,
Loin d'un monde orageux au charme suborneur,
Heureux le lycéen, s'il connaît son bonheur !

dimanche 25 octobre 2009

Reprise... euh Vacances... euh...

OULALA! Ces dernières semaines furent dures! Une violente grippe a affaiblie Le Chef! Mais le voilà regonflé à bloc!
Malgré l'avis médical, Le Chef a choisi de retourner au travail 2 jours avant les vacances afin de ne pas rester inactif 15 jours de plus.
Conclusion : 7h de retard en technologie culinaire, 3 TP manqués, et plus si affinité! Le Chef a du pain sur la planche! Seul point positif, ce mois de "vacances" (propos de notre chère CPE) lui a permis de s'avancer dans la réalisation de ses cours! Travailler pendant un arrêt maladie... cherchez l'erreur!
Le jour de la reprise a été riche en émotions : des collègues étonnés du retour du Chef encore malade, les élèves tout excités à l'idée de le retrouver (excitation de 10 minutes!) et l'administration cherchant à connaître la maladie... psychose de la grippe A!
Après avoir ouvert son casier débordant, trier les papiers obsolètes, classer les sanctions qui ont eu lieu, et divers papiers administratifs, Le Chef entre dans sa salle de cours pour retrouver ses chers bambins!
- "Au programme de la journée : TECHNO, TECHNO, TECHNO! Il faut rattraper le retard"!
Un élève a fait remarquer que si ils avaient du retard c'était de la faute au Chef... Ni une, ni deux, exclusion, et colle de 8h! L'excitation des retrouvailles fut brève!
Journée classique mais épuisante pour les élèves, comme pour Le Chef d'ailleurs. Une journée de 9h à parler des produits de la mer (poissons, coquillages, mollusques), des produits laitiers (lait, beurre, yaourt, crème) et du service des approvisionnements...
Une petite anecdote tout de même! Malgré la "joie" de retrouver ces petits jeunes et leurs intellects, la réalité a vite fait son come-back!
Le Chef a choisi une accroche particulière pour son cours sur les poissons. Grâce à des cartes de restaurants, les élèves devaient rechercher tout les produits de la mer et les classer par catégorie (poissons, coquillages, crustacés). Sur une carte d'un restaurant japonais, un élève a jugé bon de classer le surimi (bâtonnet de crabe... sans crabe!) dans la catégorie des poissons. Interrogatif, Le Chef lui demande pourquoi? Réponse :
"Bah dans la publicité on le voit qui nage avec les autres poissons dans la mer!" dit il d'un air confiant et hautain.Le Chef lui explique donc que le surimi est composé des chairs de différents poissons ajoutées à divers additifs et autres colorants! Refusant ses torts, il rétorque, "si on ne peut même pas se fier à ce que l'on nous montre à la télé, ça craint. Je dois pas savoir grand chose alors..." (Non sans blague!!)
Image intéressante : imaginez ces petits bâtonnets, nageant, à contre courant, dans la Mer Morte, avec leurs petites têtes et petites nageoires...

Bref, Fin de journée, tête comme un compteur à gaz, maison, dodo!